Eric Chevillard

Normalement, on cède. On se laisse faire. Au reste, toute résistance ­serait vaine. Grâce à la puissance impérieuse d’une écriture qui réordonne le monde ou au jeu des ressorts et des pistons d’une intrigue romanesque qui nous happe et nous emporte, personnage parmi les personnages, le livre nous impose sa loi. Nous n’avons pas grand-chose à lui opposer, nous consentons à cette emprise, jouissant même de cette forme nouvelle que prend notre existence soumise à une autre fatalité. Certaines fois, pourtant, nous décrochons. Lorsque le texte est trop médiocre ou trop lâche pour nous retenir ou quand notre esprit préoccupé, fatigué, épouse son rythme à contretemps. Alors l’œil roule en … Continue reading Eric Chevillard